vue de l'exposition Lèche-vitrine n°14
du 27 novembre au 13 décembre 2008
Omnibus - laboratoire de propositions
artistiques contemporaines,
Tarbes
Soit une platine disque désuète et une pile instable de vinyles usagés. Des objets abandonnés dont la valeur d’usage semble être perdue, et pourtant riches de sens.
Des objets fétiches, symboles d’une histoire de la vie quotidienne et de la culture populaire, qui convoquent inéluctablement l’imaginaire collectif.
Mathieu Le Breton s’est approprié ces objets prélevés dans la réalité et voués
à la disparition pour leur conférer un nouveau statut, empreint de poésie.
À la manière des artistes « cinétiques », qui dans les années 50 et 60 se sont emparés
de la machine pour introduire le mouvement dans leurs œuvres, il propose
une installation ludique et légère qui trouble la vision et dans laquelle
la dimension temporelle joue un rôle central.
Il n'est en effet pas de mouvement sans notion du temps qui passe.
Le mouvement résulte de la succession d'images et d'événements statiques
dans le temps.
Mathieu Le Breton établit ainsi une relation étroite avec le spectateur.
Il le fait intervenir de manière active en l’impliquant psychologiquement
et physiquement dans l'environnement artistique qui lui est proposé.
Le regard est pris au piège, hypnotisé par la rotation lente, irrésistible
et précaire de cet empilement de disques.
Le charme suranné de cet espace au confluent du son et de l’image évoque
l’univers musical d’un jeune homme moderne, dandy de pacotille
dansant tel un derviche sur une musique absente.
Erika Bretton, décembre 2008